En collaboration avec ScanLAB Projet, l’œuvre présentée au PHI Centre constitue le premier volet de l’exposition Chaos et Mémoires. Fondée sur une recherche scientifique, elle est réalisée à l’aide de milliers de scans quotidiens en 3D des paysages britanniques. En confrontant les altérations causées par l’industrie aux forces de la nature, FRAMERATE évoque la destruction, la récolte, l’extraction et la croissance. Grâce à une technologie inégalée par la caméra traditionnelle, l’œuvre nous livre un récit visuel captivant mettant en lumière la dualité entre nature et construction contemporaine.

Avant de poursuivre votre lecture, découvrez le trailer de FRAMERATE.

FRAMERATE concilie avec justesse notre devoir de conscience et notre quête de sensibilité face aux questions environnementales. Sans plus attendre, l’hôte nous invite à plonger dans une obscurité totale. Chacun de nous prend place, installé sur les sièges de cette salle tapissée de moquettes, face aux écrans plats.

Au bout de quelques minutes, la salle commence à prendre vie et l’atmosphère se végétalise. Aux quatre coins de la pièce, des paysages verdoyants se déploient : fleurs, arbres, ruisseau. À travers l’éclosion de cette nature, nous suivons le parcours des éléments naturels cohabitant au sein des paysages britanniques. Cet espace, perçu comme un havre de quiétude et de ressources, nous offre un souffle d’air frais sublimé par ses couleurs vives et chaleureuses. Alors étouffés au quotidien par le rythme incessant et brusque de la vie, de notre routine, cet endroit devient un refuge apaisant et tranquille.

Un changement de décor aux visuels ahurissant de la destruction industrielle

Cependant, le repos de courte durée laisse place à un décor métamorphosé. Les détonations mécaniques et les tonalités froides révèlent les gestes robotiques des engins. Soudain, tout devient plus sombre, plus ténébreux. Et, d’un coup, d’un seul, les bâtiments en construction, les chantiers en expansion et les pelles mécaniques apparaissent brusquement. Les images sur les écrans se succèdent à un rythme effréné, créant un effet de défilement incessant, essoufflant. Au fil des minutes, les paysages s’interchangent, oscillant entre la délicatesse de la nature et la déshumanisation des constructions.

Nous devenons alors témoins de notre propre quotidien, confrontés à ce contraste brutal et pourtant indéniable. Le devoir de conscience est déclenché, de manière inconsciente ou non, car l’ignorance n’est plus possible. Nous ne pouvons nier les ravages infligés à la nature et la facilité avec laquelle nous épuisons les moindres ressources dont nous disposons. Ces chantiers ont probablement débuté sur des terres fertiles, privant ainsi la vie aux éléments naturels pour laisser place à des immeubles, des structures et des routes de béton. Nous ôtons la vie à tous ces éléments dans un silence oppressant, dans le plus grand des calmes, sans culpabilité ni empathie. Le public se trouve au plus près de cette vérité bouleversante, des dommages causés par l’industrie à notre nature, à notre planète.

FRAMERATE où une invitation à repenser notre rôle en tant que gardiens de la terre

Ainsi, à l’heure d’un monde hyperconnecté et pris dans un rythme effréné de « toujours plus vite », « toujours plus », cette œuvre nous invite à contempler les changements géologiques et saisonniers à travers une échelle temporelle totalement différente. La subtilité de la nature se confronte à l’aliénation des gestes répétitifs et automatisés des pelles. De l’abondance à la destruction, de l’éclosion délicate des pétales à l’anéantissement total de notre terre et de toute forme de vie, la dualité n’en est que plus forte. Une fois de plus, l’art dénonce, l’art expose. Il nous sensibilise à ce que nous méprisons inconsciemment, à ce que nous acceptons ou tentons de dissimuler par l’ignorance.

FRAMERATE agit comme une œuvre alarmante, offrant ainsi de nouvelles perspectives, un regard différent. Elle nous invite à une prise de conscience tant individuelle que collective, où le contemporain, l’environnement et la frénésie de notre époque s’entremêlent de manière brutale mais saisissante.

3 thoughts on “FRAMERATE : Pulse of the Earth, une dualité entre industrie et nature

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